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Mobilisons-nous contre les dispositifs « anti-SDF »

Pics, grilles, bancs inclinés ou en quinconce, sièges individuels, douches, pierres, plots, musique en boucle, fermeture et aménagement des espaces verts, retrait des bancs dans les rues, réaménagement des courants d’air chaud...


Tout ce mobilier urbain et ces mesures administratives qui empêchent les personnes sans-domicile de s’assoir ou de s’allonger dans la rue sont de plus en plus fréquents. Apparus au sein des grandes villes comme Paris dans les années 1990, on les désigne sous le terme de dispositifs « anti-SDF ». L’image de la Ville Lumière ne collait pas avec la grande précarité visible dans les rues. Ces aménagements continuent à être déployés.


Il en existe de différents types. Certains échappent à notre regard et s’intègrent facilement au paysage urbain, c’est le cas des accoudoirs, des bancs « design » ou des sièges individuels. Presque invisibles, ces derniers sont rentrés dans la norme. D’autres sont plus flagrants, comme les pics.


En générant de l’inconfort et en créant de l’hostilité, ces dispositifs visent à rendre impossible la présence dans l’espace urbain de personnes jugées comme indésirables et devant rester en marge de la société. Elles se trouvent ainsi repoussées hors des centres-villes et des lieux fréquentés. En plus d’être spatiale, cette exclusion est sociale. Poussées à la périphérie des villes, les personnes sans-abri se voient privées de ressources vitales, mais aussi d’interactions sociales avec d’autres citoyens.


L’abrogation des délits de mendicité et de vagabondage a eu lieu en 1992. Pourtant, aujourd’hui encore, les personnes les plus en difficulté sont mises à l’écart des lieux de vie, et sont, par ces procédés, associées à une image criminelle, réduisant leur chance d’être aidées et leur retirant une certaine forme de liberté.


Ces aménagements déshumanisants ne font que déplacer et invisibiliser le problème qu’est le sans-abrisme, plutôt que de le résoudre. Avec le mal-logement, ils constituent un fléau qu’il faut affronter, et non cacher de diverses manières. Il ne s’agit pas de rendre la rue confortable mais de trouver des solutions d’hébergement et de relogement pour les plus démunis en respectant l’humain et en dénonçant l’exclusion.

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